LES PÊCHEURS DE PERLES

 


Création des costumes / Montserrat Casanova

 

 

 

« Les Pêcheurs de perles », un opéra de Georges Bizet. Avec un casting prestigieux, la mise en scène est signée Wim Wenders et la direction musicale, Daniel Barenboim – 2017

 

L’histoire

Situé dans une île paradisiaque lointaine, Georges Bizet raconte l’histoire d’un triangle amoureux compliqué par une véritable amitié. Zurga et Nadir sont de vieux amis, mais dans le passé, ils étaient presque séparés par leur amour mutuel pour Leïla, une prêtresse de Brahma jurée à la chasteté. Les deux hommes ont juré de renoncer à leur amour pour la belle jeune femme, mais ni cette promesse ni le vœu de chasteté de Leïla ne l’empêchent, elle et Nadir, d’être vaincus par la nostalgie quand leurs chemins se croisent à nouveau. Ils sont attrapés par le grand prêtre, et en tant que chef du village des pêcheurs de perles, il tombe à Zurga pour passer la sentence. Déchiré entre l’amitié et la jalousie, entre le désir de vengeance et le sens du devoir, Zurga hésite à faire exécuter les jurons … et son indécision grandit …

C’est en effet Wim Wenders, à qui Barenboim proposait une mise en scène,
qui a indiqué « Les Pêcheurs de perles », parce que l’opéra de Bizet (1863, douze ans avant Carmen) l’avait marqué dans sa jeunesse en Californie, où il écoutait en boucle dans un Juke box l’air de Nadir et le fameux duo Nadir-Zurga. Barenboim s’est plongé dans la partition et a accepté la proposition.

Le danger des Pêcheurs de perles, c’est évidemment le kitsch : l’opéra se passe à Ceylan et entre les palmiers et les prêtres brahmanistes, il est aisé de glisser vers un pittoresque très « Opéra Comique » qui dessert sans doute la vision qu’on a habituellement de l’œuvre. Wim Wenders et son décorateur David Regehr ont débarrassé l’imagerie de tout kitsch : scène vide, dominée par le noir, des projections très sombre (des vagues, quelques palmiers vus en ombres très évocatoires, des nuages signées Donata Wenders et Michael Schackwitz) et une plage de sable, quelques fumées, des costumes intemporels, mais le chœur porte notamment au premier acte une couleur jaune-safran, couleur dominante dans l’hindouisme, liée à la divinité. Habits safran, cheveux roux, ambiance lumineuse qui tranche sur le noir ambiant.

L’absence de réalisme des costumes de Montserrat Casanova accentue aussi cette impression, le costume ocre de Nadir, à la fois élégant et totalement ailleurs, celui noir de Zurga et le voile blanc de Leïla donnent singularité et identité aux personnages dont le statut est désigné par le costume. Nadir, voyageur, lumineux, Leïla, blanche et pure, invisible et visible, Zurga, tout en noir, le pouvoir et la rigueur. On notera aussi des images fortes et très particulières : l’entrée de Nourabad, qui semble émerger des nuées tel Wotan dans Walküre, constituent une sorte d’image wagnérienne presque épique qui inscrit l’histoire dans une ambiance de légende lointaine ou presque primaire.

 

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Extraits vidéo


Arte en parle…

Presse – New York Times

Presse – New York Times – blog

Lien sur le Shiller Teater et la page le l’Opéra de Berlin

 

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Presse – Wanderer 

Presse – Musicologie

Opera – Explorer

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